lundi 11 juin 2007

Les Amérindiens d'abord, les Westmountais ensuite !

Il y a 109 ans, par une belle journée de la mi-juillet, l’histoire ancienne de Westmount surgissait de ses pelouses !
On découvrit alors des tombes recouvertes de dalles au sommet de « La Petite Montagne » (maintenant le mont de l’ouest par opposition au mont réal – c’est-à-dire « royal »).
Un jardinier, James Quinn, qui creusait dans les pelouses du St. George’s Snowshoe Club découvrit trois squelettes !
Le chef de la police de l’époque, James Harrison, demanda au coroner que les restes soient envoyés pour examen et des spécialistes tirèrent la conclusion que les trois squelettes étaient ceux d’Amérindiens !
Cette découverte fut suivie d’une autre, dans le quadrilatère bordé par The Boulevard, les avenues Argyle, Montrose et Aberdeen.
Un honnête citoyen recueillit même un crâne qui servait aux jeux de quelques garnements.
Puis, un autre jardinier, au fer de bêche heureux, découvrit un squelette de six pieds dans un parterre de fleurs sur l’avenue de l’avenue Montrose, et un autre squelette sur l’avenue Aberdeen…
Ces découvertes suscitèrent un grand intérêt et lorsque d’autres squelettes furent découverts, on se décida enfin à faire des relevés techniques de la position des corps.
Les corps avaient été enterrés avec les genoux repliés sur la poitrine – ce qui n’était pas dans la tradition chrétienne. Les spécialistes conclurent donc que ces tombes étaient antérieures à l’arrivée des Blancs sur ce continent.
Les trouvailles ne s’arrêtèrent pas là.
Le 10 septembre 1898, on mit à jour une nouvelle tombe recouverte d’une pierre. Sous la dalle, un squelette d’un jeune « sauvage*», face contre terre et, encore là, les genoux repliés sur la poitrine.
Cette manière d’inhumation ne correspondait pas aux rites d’inhumation des Amérindiens d’Hochelaga (maintenant Montréal) ni même à ceux qui vivaient sur les berges du Saint-Laurent, bien avant le passage du premier Blanc connu Jacques Cartier, en 1535.
Nos tombes westmountaises étaient donc encore plus anciennes !
Enfin, une semaine plus tard, on fit une dernière découverte : le squelette d’une jeune et frêle Amérindienne reposant auprès d’os d’animaux et un collier de coquillages ! Ce fut le paroxysme des joies de la découverte !
On se rappellera que la ruelle Arlington qui débouche presque en face de l’édifice " Victoria Hall", dans le centre-ville de Westmount, près du parc de Westmount, est une ancienne section d’un chemin très ancien que les Amérindiens empruntaient pour aller jusqu’au fleuve, jusqu’au lac à la Loutre, maintenant complètement disparu.
Rappelons encore que ce qui est maintenant connu sous l’appellation de « Westmount » ne comptait vers 1898 qu’environ 8.000 habitants – alors que nous sommes actuellement 20.003 (recensement officiel de 2006).
Ces découvertes, plutôt surprenantes, révélèrent ainsi l’existence d’un site occupé par une communauté amérindienne, l’une des plus anciennes au nord du Mexique.
Les Amérindiens furent donc les premiers occupants de notre versant sud de la « Petite Montagne » alors recouvert d’épaisses forêts, protégé les vents du Nord, territoire connu par la suite sous les appellations : Village of Notre Dame de Grace, Village of Cote St. Antoine, Town of Cote St. Antoine, Town of Westmount, et… enfin City of Westmount / Ville de Westmount !

* « Sauvage » : Amérindien dans le vocabulaire des Français de la Nouvelle-France, des Canayens et des Canadiens français (Léandre Bergeron).

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